Par son ancienneté, son parcours exigeant et magnifique, son ambiance digne du tour de France et sa Start-list de haut niveau international, le triathlon de Gérardmer n’a pas usurpé sa notoriété. J’ai pris part à la fête dans l’idée qu’un Top 10 serait déjà un très bon résultat, et obtient finalement avec une improbable 3e place. Retour sur les moments clés de la journée !
7h00 : Lever et petit déjeuner léger à base de riz, banane, beurre et miel pendant que Robin Moussel est encore en train de manger des Benenuts goût barbecue…chacun sa méthode, et apparemment les deux fonctionnent !
9h00 : Echauffement, préparation, concentration. Bizarrement, alors que cette course constitue pour moi un objectif bien moins important que les championnats de France, que je sais que je suis en forme, je me sens aussi liquide que l’urine avec laquelle j’arrose frénétiquement les plates bandes de la municipalité de Gérardmer (je m’en excuse auprès des habitants et de la municipalité mais sachez toutefois que l’urine contient de l’azote, et constitue de ce fait un un engrais de très bonne qualité).
9h30 : Top départ de la natation ! Trente minutes et quelques coups de poing plus tard, je sors de l’eau en 10 e position. Ce n’est sans doute pas ma meilleure natation de la saison mais ce n’est pas le moment de s’apitoyer, la course est encore longue.
10h40 : Premier tour vélo, sommet du col de Grosse Pierre (Km 24). Encore galvanisée par la course de la semaine dernière à St Pierre d’Albigny, transcendée par l’atmosphère du triathlon je me trouve maintenant à la 3e place. J’essaye de garder un certain calme pour ne pas griller trop d’énergie, car il reste encore plus de deux tours…
11h42 : Deuxième tour vélo. Je guette le mal de ventre, le mal de dos qui me paralyse parfois mais je n’ai à subir que la banale et satisfaisante douleur musculaire. Oui, il faut bien être un peu masochiste pour trouver du plaisir dans ce genre d’épreuve.
13h05 : Fin du troisième tour de vélo, et arrivée au parc. Je sens que je suis un peu entamée, mais j’ai pris un plaisir de dingue sur tout le parcours et battu mon record de plus de 20 minutes ! Je crois bien qu’il s’agit du «vélo de ma vie ».
13h35 : Déjà 7km parcourus à pied, et toujours en troisième position. Cela me paraît totalement incroyable, d’autant que je me sens rudement bien. Après le vélo de ma vie, vais-je réaliser la « course à pied de ma vie » ??
14h10 : 12 km parcourus à pied. Bon, finalement on repassera plus tard pour les records pédestres. J’accuse assez sévèrement le coup des efforts à vélo et perd un peu de vitesse. Mais rien de catastrophique, l’allure reste correcte et le moral est bon (merci les copainggggs !)
14h35 : Franchissement de la ligne d’arrivée, au terme de 5h19 de course. Je suis une dizaine de minutes derrière les redoutables Emma Bilham (Suisse) et Nikki Bartlett (Grande Bretagne) , et Camilla Pedersen, championne Danoise qui a rencontré de nombreux soucis mécaniques sur le vélo n’est qu’à une minute derrière moi. Mélangez beaucoup de joie, une bonne dose d’incrédulité, une pincée de soulagement et vous aurez une idée de l’humeur qui me traverse.
14h45 : « Bonjour madame, je suis votre escorte! ». A peine ai-je le temps d’avaler une énorme part de flamekuche que je suis déjà appelée pour effectuer le contrôle anti-dopage. Il me faudra deux heures pour fournir le précieux liquide doré…Je vous laisse imaginer à quel point c’est rageant de mettre autant de temps à vider sa vessie alors que quelques heures plus tôt j’aurais pu élire domicile sur un siège de toilettes. Néanmoins, il notez qu’il s’agit là d’un un record de rapidité !
Voilà pour ce petit « intérieur sport ». Même si une course reste une course et qu’une saison représente peu de choses à l’échelle d’une carrière, ce résultat additionné aux précédents me laisse penser que je commence à jouer dans la cour des grands. La saison 2019 touche bientôt à sa fin, mais 2020 ouvre déjà de belles perpectives …
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